La tétine : alliée, habitude ou frein au bon développement ?

La tétine (ou sucette) est souvent perçue comme un outil de réconfort pour le bébé.

Elle apaise, calme, rassure et aide parfois à l’endormissement.

Mais son usage soulève aussi de nombreuses questions : quand la proposer ? Peut-elle avoir un impact sur la succion, la mâchoire ou le sommeil ? Et à quel moment faut-il penser à la retirer ?

L’ostéopathie, en observant la globalité du corps et du développement oro-facial, permet de mieux comprendre les effets de la tétine et d’accompagner les parents dans un usage serein et adapté.

 Le besoin de succion, un réflexe vital et apaisant

Le bébé naît avec un fort besoin de succion : c’est un réflexe archaïque essentiel.

Il lui permet de se nourrir, mais aussi de se calmer et de réguler son système nerveux.

Suivre ce besoin est donc naturel et bénéfique : certains bébés le satisfont au sein, au biberon ou en suçant leurs doigts, d’autres trouvent du réconfort dans la tétine.

L’important est de comprendre que ce réflexe a une fonction d’apaisement avant tout.

Il participe à la mise en place du rythme veille/sommeil, de la respiration et du sentiment de sécurité intérieure.

Quand la tétine devient problématique

Une utilisation prolongée, excessive ou inadaptée de la tétine peut toutefois influencer certaines fonctions :

1. Sur le plan oro-facial
  • Risque de troubles de succion ou déglutition ;

  • Modification de la position de la langue (qui reste basse au lieu de venir au palais) ;

  • Pressions anormales sur le palais et les dents, pouvant influencer l’alignement dentaire ou la croissance de la mâchoire ;

  • Tensions musculaires autour de la bouche et du cou.

2. Sur le plan postural et respiratoire

Une succion non physiologique prolongée peut interférer avec la respiration nasale, favoriser une respiration buccale, voire des tensions dans la zone cervico-thoracique.
Cela peut ensuite jouer sur la posture générale du bébé ou de l’enfant.

3. Sur le plan émotionnel

La tétine apaise, mais elle peut aussi court-circuiter certaines émotions si elle est proposée systématiquement au moindre pleur.
L’enfant apprend ainsi moins à réguler par lui-même ses ressentis.
D’où l’intérêt d’un usage mesuré et conscient.


Le regard de l’ostéopathe

L’ostéopathe observe le bébé dans sa globalité : mobilité crânienne, tensions du visage, posture, respiration, et équilibre du système nerveux.

Un accompagnement ostéopathique permet :

  • De libérer les tensions autour de la bouche, de la langue et du crâne ;

  • D’harmoniser la succion et la déglutition ;

  • D’aider l’enfant à retrouver une succion naturelle (au sein, au biberon ou au doigt) ;

  • D’accompagner le sevrage de la tétine en douceur lorsque le moment est venu.

L’ostéopathie vient ainsi soutenir le développement du bébé, sans jugement ni interdiction, mais dans une approche personnalisée et bienveillante.


 Quand et comment arrêter la tétine ?

Il n’existe pas de règle universelle, mais quelques repères :

  • Idéalement avant 2-3 ans, période clé du développement oro-facial ;

  • Progressivement, sans contrainte, en proposant d’autres moyens d’apaisement : câlins, doudou, respiration, accompagnement du parent…

  • Si le sevrage est difficile, un bilan ostéopathique et orthophonique peut aider à soutenir la transition.


En résumé

La tétine n’est ni bonne ni mauvaise en soi : tout dépend de son usage, de la durée et du contexte.

Bien utilisée, elle apaise et soutient le développement émotionnel du bébé.

Sur le long terme, un accompagnement ostéopathique permet d’assurer un bon équilibre entre confort, respiration et croissance harmonieuse du visage.

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La tétine, alliée, habitude ou frein au développement ?