Les freins restrictifs chez l’enfant et leur influence sur la posture

Introduction

On parle souvent des freins restrictifs buccaux chez le nourrisson, notamment pour leurs conséquences sur l’allaitement.

Mais ces freins (lorsqu’ils ne sont pas repérés ou compensés) peuvent aussi avoir des répercussions durables chez l’enfant plus grand : sur sa respiration, sa déglutition, sa mâchoire… et même sur sa posture globale.

Qu’est-ce qu’un frein restrictif buccal ?

Un frein restrictif est une bride de tissu trop courte, épaisse ou tendue, située :

  • sous la langue (frein lingual)

  • sous la lèvre supérieure ou inférieure

  • parfois au niveau des joues

Ces tissus relient la muqueuse à la langue ou aux lèvres, mais lorsqu’ils limitent la mobilité, ils entraînent une compensation musculaire qui peut perturber tout l’équilibre du corps.

Quand le frein modifie la fonction orale

Chez l’enfant, une langue peu mobile ne peut pas jouer pleinement son rôle :

➤ Elle n’appuie pas correctement sur le palais, ce qui influence la croissance du visage et du crâne.

➤ Elle reste souvent basse dans la bouche, poussant vers l’avant les dents et favorisant une respiration buccale.

➤ Le schéma de déglutition infantile persiste (avec contractions des lèvres et du menton).

Petit à petit, le corps adapte sa posture à ces contraintes.

De la bouche à la posture : un lien global

1. Respiration et posture crânio-cervicale

Quand l’enfant respire par la bouche :

  • la tête avance,

  • la nuque se tend,

  • les épaules s’enroulent pour faciliter le passage de l’air.

Cette attitude “en avant” modifie la statique du rachis cervical et la posture générale du tronc.

2. Langue, plancher buccal et chaîne myofaciale

La langue est reliée par des chaînes fasciales antérieures profondes jusqu’au sternum, au diaphragme et au bassin.

Un frein restrictif crée une tension permanente dans cette ligne antérieure, pouvant influencer :

  • la mobilité du diaphragme,

  • la respiration abdominale,

  • la souplesse du bassin.

Certaines postures d’enfants (dos rond, ventre en avant, pieds en rotation interne, appuis asymétriques) peuvent s’y rattacher.

3. Impact sur la motricité et les apprentissages

Une respiration buccale ou une posture en déséquilibre peut entraîner :

  • une fatigabilité rapide,

  • des difficultés de concentration,

  • une baisse de tonus global ou une agitation (corps qui compense en permanence).

La langue étant aussi reliée à la sphère sensorielle et à la proprioception, ces enfants peuvent avoir du mal à sentir leur axe, leur centre.

Le rôle de l’ostéopathie dans l’équilibre global

L’ostéopathie a une place essentielle dans cette approche globale :

➤ Elle évalue les tensions mécaniques et tissulaires liées aux freins

➤ Elle libère les structures du crâne, du plancher buccal, du cou et du thorax

➤ Elle redonne de la mobilité aux chaînes myofasciales antérieures et postérieures

➤ Elle accompagne le corps dans une nouvelle posture plus libre et fonctionnelle

Cet accompagnement est souvent complété par :

➤ Un suivi en orthophonie ou thérapie myofonctionnelle,

➤ Un travail respiratoire (rééducation nasale),

➤ Parfois une freinectomie si la restriction est marquée.

En résumé

Un frein restrictif ne se limite pas à la bouche : il influence la respiration, la déglutition, la posture et la tonicité globale de l’enfant.

Une prise en charge pluridisciplinaire (ostéopathie, orthophonie, suivi dentaire, parfois chirurgie) permet de rétablir un équilibre durable.

📍 À retenir pour les parents

  • Une langue “collée” ou peu mobile peut perturber le corps entier

  • Une respiration buccale n’est jamais anodine

  • Si votre enfant présente des tensions, une posture en avant ou un sommeil agité, une évaluation ostéopathique peut être utile

Prendre rendez-vous pour un bilan ostéopathique enfant à Neauphle-le-Château

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