Avant et après la frénectomie : le rôle de l’ostéopathie

Accompagner bébé (et ses parents) vers une succion fluide et un confort global

La frénectomie (ou section d’un frein restrictif buccal (langue, lèvre ou joue)) est parfois nécessaire lorsqu’un frein limite la mobilité de la langue ou des lèvres.

Mais au-delà du geste chirurgical, l’accompagnement global avant et après est essentiel pour assurer une bonne récupération fonctionnelle et un confort durable.

L’ostéopathie joue un rôle clé dans cette prise en charge, en préparant le terrain avant l’intervention et en aidant à l’intégration du nouveau schéma fonctionnel après.

Comprendre la freinectomie

Comme expliqué dans l’article sur les freins restrictifs, le frein est une petite bride de tissu trop courte ou trop tendue, qui limite les mouvements de la langue ou de la lèvre.

Lorsqu’il gêne la succion, la respiration ou la posture, une freinectomie (section du frein) peut être indiquée.

Ce geste doit toujours s’inscrire dans une démarche pluridisciplinaire, associant :

❇︎ Un(e) consultant(e) en lactation IBCLC,

❇︎ Un ostéopathe spécialisé,

❇︎ un(e) orthophoniste ou thérapeute myofonctionnel(le),

❇︎ et le praticien qui réalisera la frénectomie (ORL, dentiste, chirurgien).

Avant la freinectomie : préparer le terrain

L’ostéopathe intervient idéalement quelques jours à une semaine avant le geste.

Objectifs de la séance pré-opératoire :

➤ Libérer les tensions mécaniques autour de la bouche, du cou, du crâne et du diaphragme

➤ Assouplir les tissus du plancher buccal et du visage

➤ Améliorer la mobilité de la langue et des lèvres

➤ Favoriser la succion et la respiration nasale

➤ Apaiser les tensions digestives et posturales liées à la compensation

Cette séance prépare le corps à recevoir le geste, facilite la cicatrisation et réduit les inconforts post-opératoires.

Un bébé (ou enfant) détendu, dont les tissus sont souples et mobiles, récupère beaucoup plus vite.

Après la freinectomie : accompagner l’intégration

La freinectomie seule ne suffit pas.

Le corps a besoin de temps et d’accompagnement pour s’adapter à cette nouvelle liberté de mouvement.

Objectifs de la séance post-opératoire :

❇︎ Aider les tissus à s’équilibrer après le geste

❇︎ Libérer les compensations installées (crâne, cou, thorax, bassin)

❇︎ Favoriser une cicatrisation harmonieuse et une bonne vascularisation

❇︎ Soutenir le nouveau schéma moteur de la langue et de la succion

❇︎ Accompagner le lien mère-bébé, souvent bouleversé par la reprise de la tétée

Cette étape est souvent associée à un travail de rééducation orale (avec exercices doux ou myofonctionnels selon l’âge).

Chez le bébé

Avant la freinectomie, le bébé présente souvent :

➤ Des tétées fatigantes, avec clics, reflux, endormissement rapide au sein

➤ Une prise de poids lente

➤ Des tensions cervicales ou torticolis

➤ Une langue en cœur ou peu mobile

Après la frénectomie :

➤ Les tétées deviennent progressivement plus efficaces

➤ La succion s’améliore, la déglutition devient silencieuse

➤ Le bébé gagne en détente et en confort digestif

➤ La posture s’équilibre, le sommeil s’apaise.

Chez l’enfant plus grand

Lorsque la freinectomie est réalisée plus tard, l’accompagnement ostéopathique aide à :

➤ Rééquilibrer la posture et la mobilité cervico-faciale

➤ Corriger la respiration buccale

➤ Préparer le travail orthophonique (articulation, mastication, phonation)

➤ Intégrer la nouvelle fonction linguale dans la croissance du visage

Une approche douce et globale

L’ostéopathie ne se limite pas à la sphère buccale : elle prend en compte l’ensemble du corps.

Chaque tension libérée permet à la succion, à la respiration et à la posture de retrouver leur harmonie naturelle.

La freinectomie ouvre une porte, mais c’est l’accompagnement global qui permet d’y entrer sereinement.

En pratique 

 ➤ Séance pré-opératoire : 3 à 10 jours avant le geste
 ➤ Séance post-opératoire : 4 à 7 jours après, puis selon les besoins

 ➤ Coordination avec la consultante en lactation, orthophoniste, ou praticien du geste